Je m'étais levé relativement tôt. En même temps, avant-hier, on avait bossé toute la nuit pour le feu de camp avec le groupe, et pour ne pas arranger nos oignons, on a récidivé la journée suivante. On ne danse jamais devant les autres, du moins pas tout de suite. On ne sentait pas prêt, alors hier, dodo à l'heure des poules : 19 heures, je ronflai déjà. Je fus réveillé par un infime brin de soleil qui se dirigeait droit dans mes yeux. J'ouvris progressivement les yeux et me rendit compte que c'était le matin. par rapport au brouhaha habituel, dehors, il y avait un silence brisé par le chant des rossignols et les pas des employés. Je restai un petit moment sans bouger. Ça faisait trois petits jours que j'étais à Camp Rock et j'étais déjà un habitué : j'avais de bonnes relations avec les employés et le directeur, je m'étais fait peu mais des amis quand même et j'avais déjà repéré quelques nuisibles. Je décidai de me lever pour m'asseoir sur mon lit. Je ne pus m'empêcher de bailler bruyamment et de regarder le bureau situé en face de mon lit : il y avait un ordinateur portable allumé; j'avais reçu un message pendant ma pseudo-hibernation. Je soupirai d'agacement, passa ma main dans mes cheveux et me levai avec énergie pour me diriger vers l'ordinateur. J'ouvris le mail : c'était un mail de la famille. Les parents et mes frangins s'inquiétaient pour Priceton et moi.

Si cette injure était sorti de ma bouche, c'est parce que j'avais complètement oublié de leur envoyer un mail à notre arrivée. Je leur envoyai rapidement un mail d'excuses et un compte-rendu de nos trois premiers jours. Priceton ne dormait pas dans le même chalet que moi, il dormait avec son groupe. Et oui, il a peut-être quatorze ans, mais c'est déjà le leader d'un groupe de hip-hop. On mangeait souvent ensemble pour prendre des nouvelles, ou alors on allait danser dans la salle de danse vide ou dans les bois. Je ne pus que sourire à cette pensée. Une fois mon mail terminé, je fonçai à la douche prendre un bain tiède. Je restai longtemps là-dedans par paresse jusqu'à ce que j'ai l'impression d'être devenu une éponge. Je mis alors un slim blanc, un tee shirt jaune imprimé avec des lunettes de soleil blanches (un verre bleu, un verre rouge), mis par dessus un veste à capuche violette. Après m'être observé au miroir, je mis une casquette à visière plate jaune et passai au choix fatidique : quelle paire de baskets dois-je mettre ? Ça, c'est le plus compliqué. Je décidai avec regret de mettre des Reebok Berlin noirs et or, mes chaussures fétiches. Puis je pris mes clés de chalet et sortis en fermant à double tour. Je mis mes clés dans ma poche, me retournai et pris une grande bouffée d'air. En fouillant, dans mon autre poche, je trouvai mon portable. Il était 7 heures 22. Je me dirigeai alors vers les cuisines et demandai poliment de quoi remplir ma panse, ils me servirent des toasts, des oeufs brouillés et un bol de café noisette chaud. Eux aussi, ils 'étaient déjà habitués à mes goûts. Je mangeai rapidement, lavai mon assiette à leur grand étonnement et sortis pour aller dans la salle de danse. Heureusement pour moi, il n'y avait personne. Je marchai lentement vers la chaîne hifi et regardai les CDs que le camp avair : Connect 3, Connect 3, Connect 3, Usher, Connect 3...C'est pas bon, tout ça ! Je n'ai rien contre les Connect 3, mais on pourrait au moins avoir autre chose que ça ! Je sortis alors ma clé USB et vérifiai si la chaîne avait une entrée. Une fois trouvée, je branchai ma clé et appuya cinq fois sur le bouton suivant : la chanson étaient des New Boyz et elle s'appelait "You're A Jerk". Quand la chanson commença, je me plaçai en plein milieu de la salle face aux miroirs. Je redressai alors ma casquette et commençai par du "reject", un pas basique du jerk. Je changeai alors pour finalement faire du jerk puis du footwork. C'est alors que je crus entendre la porte s'ouvrir. Je m'arrêtai, scrutai la porte et ne vis rien. Je haussai les épaules et refit un peu de reject...

Je dansai tranquillement, quand je me rendis compte qu'un idiot avait passé la porte. Un idiot peut-être pas, j'en sais trop rien. Ce que je sais, c'est qu'il me déteste. Vu comme c'est parti, autant faire de même ! Au fil du temps, Caleb est devenu la personne que j'étais le plus à Camp Rock. C'est bien beau tout ça mais je ne vous ai pas expliqué pourquoi on se crêpe le chignon : ce gars-là semble être amoureux d'Aalhys, ma meilleure amie, mais vu que je passe pas mal de temps avec elle, il arrive à se faire des films incroyables de ce qui pourrait se passer. Quand Aalhys m'a présenté à cette gourde, j'ai voulu me montrer sympathique, mais lui ne semblait pas être de mon avis. Je le trouvais vraiment bizarre et ensuite il a commencé à vouloir attirer Aalhys comme pour qu'elle m'évite. C'est à ce moment-là que j'ai vraiment commencé à le détester.

Quand je le vis enfin par l'intermédiaire des miroirs, je l'ignorai d'abord et vu que la chanson était terminée et que le lecteur en commençait une autre, j'enlevai ma casquette et la jetai sur la chaîne hi-fi. Puisqu'il était là, je pense qu'on avait pas mal de choses à se dire ! Quand il m'insulta de mongole, mes mouvements devinrent beaucoup plus physiques, donc beaucoup plus violents. Après ce petit "saute d'humeur" on va dire, j'allai débrancher ma clé USB et mis les chansons des Connect 3. Je n'avais plus envie de danser. Je fis un grand sourire en sa direction par l'intermédiaire des miroirs puis je me retournai afin de lui faire face.


Mon visage lâcha ce sourire forcé. Sa présence suffisait à me mettre de mauvais poil...